7 ans 6 mois et 14 jours
29 décembre 1946, un dimanche de froid et de brouillard. Il est 14 heures quand Louis Boistard, part faire sa tournée. Il est, depuis avril 1938, garde-chasse sur la propriété de la famille Lebaudy. La régie du Blizon. 2800 hectares dans la région de St Michel-en-Brenne. Il vient de voir sa femme et ses deux petites filles partir à l’arbre de Noël du château. Il est âgé de trente-deux ans. Accompagné de son chien Tango, fusil sur l’épaule, sa plaque de garde La loi bien en évidence sur la bandoulière de sa gibecière, il va surveiller si les règles de chasse sont respectées sur le domaine.
Minuit, le chien est rentré seul. Trempé. Mme Boistard inquiète se rend alors chez Paul Naudet son voisin de La Dorasserie. Dans la Citroën C4 de ce dernier, ils décident de monter au château.
Quatre heures, la sonnerie du téléphone retentit à la brigade de gendarmerie de Mézières-en-Brenne. M. Béthune, le régisseur de la propriété appelle pour prévenir de la disparition du garde.
L’affaire de St Michel-en-Brenne vient de commencer.
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Expo plein-air commandée par la municipalité de Paulnay (36) avec le soutien de la DRAC Centre
![]() Brenne 1946Une Brenne en friche | ![]() La BlinerieDimanche 29 décembre 1946, la ferme d'où partent les chasseurs ce jour-là | ![]() Le lapin de Gabriel ThiennotOui Gabriel Thiennot a tiré ce jour-là , mais sur un lapin |
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![]() Coup de feuQui a tiré sur le garde ce jour là ? | ![]() Le corps du gardeMardi 31 décembre, découverte du corps dans l'étang des Saules | ![]() ArrestationLundi 30 décembre, le garde n'est pas encore retrouvé mais Gabriel Thiennot est déjà gardé à vue |
![]() MairieMézières en Brenne où auront lieu les "interrogatoires". Les habitants la surnommeront : la mairie des supplices | ![]() FermeLe fermier de Prends garde à toi affirme avoir entendu la dispute avec les chasseurs. A près de 500 m de la scène | ![]() Le fusil de Raymond MisMis est accusé d'avoir tiré les deux premiers coups. Avec un fusil au percuteur cassé et irréparable. |
![]() Bourres GabelOn retrouve cette bourre dans les plaies, preuve d'un tire très proche. Pourtant le témoin place les tires à 8 10 m | ![]() Plaque du gardeUn témoin affirme avoir reconnu le garde à sa plaque. A plus de 80 m dans le brouillard de ce jour là . | ![]() La montre accusatriceLa montre dans la poche est arrêtée à 17h05. L'heure d'immersion donc. Mais n'est-ce pas plutôt 05h05 du matin ? La montre n'est pas cassée mais juste en bout de ressort. |
![]() Interrogatoires8 jours de supplices pour les jeunes chasseurs | ![]() La famille LebaudyUne famille d'industriel sucrier. C'est le garde du domaine qui est tué. | ![]() A chargeLes Mis sont Polonais, Thiennot est communiste, pour certains c'est un terreau favorable au meurtre. |
![]() Les aveuxAprès 8 jours d'"interrogatoires" musclés, tout le monde avoue. | ![]() La presse8 jours après les "aveux" les chasseurs crient leur innocence | ![]() Le témoin à chargeNiceron un des chasseurs est témoin à charge. C'est un garçon aux facultés mentales peu développées, dont on va se servir. |
![]() Palais de justice de Châteauroux27 Juin 1947 3h40 La Cour condamne Mis et Thiennot à quinze de travaux forcés. | ![]() DetectivePremiers retournements de l'opinion. Le 19 octobre 1948, le magazine « Détective » publie cette double page au titre énorme : « HUIT INNOCENTS ! ». | ![]() PortraitsMonsieur et Madame Thiennot |
![]() Madame ThiennotElle tient les bâtonnets qui servait à son mari pour expliquer le supplice de la prière des juifs. | ![]() Léandre BoizeauC'est grâce à son enquête et au livre qui a suivi que l'affaire sort de l'oubli à partir de 1978 | ![]() L'espoir ?70 ans plus tard l'opinion les a jugé innocents pas la justice. |